L’histoire du train de Fraize à Saint-Léonard

Tiré du Concorde

Introduction :
Le 3 Décembre 1876, les constructions sont achevée et la ligne est ouvert au trafic. A cette époque, la ligne est détenue par la Compagnie des Chemins de Fer des Vosges.
En 1881, le Conseil Général des Vosges fait abandon de tous ses droits. L’exploitation est alors confiée à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est.
Enfin, la ligne est incorporée au réseau de la S.N.C.F en application de la convention passée entre l’Etat et les anciennes compagnies le 31 Août 1937.

La circulation des trains
Au début, les trains sont mixtes (voyageurs et marchandises) mais à la fin du 19ème siècle, ceux-ci sont supprimés.
Les horaires correspondent aux trains de voyageurs auxquels il faut ajouter un ou deux trains de marchandises par jour.

En 1914-1918, comme sur toutes les lignes proches du front, la circulation des trains de voyageurs est suspendue. Les trains de marchandises et de ravitaillement militaire sont essentiellement nocturnes.

Entre 1918 et 1920, le trafic est pratiquement inexistant à cause du manque de charbon en France. En 1919, on ne compte que deux trains par jour. On en compte ensuite trois par jour en 1920 et quatre en 1923.

Ensuite, c’est la reprise du trafic normal, huit trains par jour en 1931 par exemple.
A cette époque, le trafic commercial et industriel est intense (papeterie, textile, charbon, vin, etc…). Les trains comportent souvent plus de 40 wagons. Il faut parfois 2 locomotives, ou alors, la locomotive unique décompose son convoi en deux rames entre Anould et Fraize à cause du passage difficile situé au lieu-dit « la tranchée et la Ménelle », en courbe avec une rampe de 15 %.

Cette profusion de trains est vite stoppée par l’apparition des autocars. La menace est aussi soudaine que la révélation par la presse de l’énorme déficit des chemins de fer.

La ligne de Fraize est l’une des premières victimes du plan d’assainissement en réduisant le trafic sont remplacés par des autobus de la Société Auxiliaire des Transports de l’Est (S.A.T.E), filiale de la Compagnie de l’Est. Le maintien des trois trains obligatoires justifie d’ailleurs en droit l’application aux autobus de la tarification de 3ème classe des chemins de fer.
Les arrêts principaux sont prévus au plus près des gares. Celles-ci délivrent les billets valables indifféremment pour le car et le train (billets aller et retour notamment).
A Anould, un passage est aménagé à travers les voies et le terrain des marchandises. Quand approche l’heure de l’autobus, un employé de la gare invite les voyageurs à quitter la salle d’attente et s’en va donner le signal du départ avec son drapeau rouge ou sa lanterne.

De plus en plus délaissé par sa clientèle, le train de Fraize se raccourcit (plus que trois wagons), malgré un semblant de modernisation : adjonction d’une voiture ex-allemande provenant de la livraison qui a suivi l’armistice de 1918, avec couloir et W.C.

En 1938, avec la fausse mobilisation, les trains, en général, sont rallongés, ainsi qu’en 1939, pour la vraie mobilisation, cette fois !

Pour la fermeture de la ligne des voyageurs, la « Vie du Rail » avance la date du 9 Janvier 1939. Pourtant, certaines personnes croient se rappeler que le train circulait encore fin 1939. La dernière date connue avec certitude est le 3 Septembre 1939 où deux personnes ont pris le train pour partir à la guerre.

Remarque
Cette ligne qui se termine en « cul-de-sac », était de toutes façons, prédestinée à une fermeture à plus ou moins longue échéance. Une solution aurait pu s’offrir au début du siècle avec les projets de percée des Vosges en 1905 – 1906. Hélas, la guerre arrive en 1914 et contraint ces projets à l’abandon. D’autres projets de percement des Vosges sont ensuite apparus dans l’entre deux guerres.Cliquez ici pour voir l’évolution du chemin de fer dans les Vosges